Nos Analyses.

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L’Hexagone tourne le dos à la mer : le paradoxe maritime français

Faute d’un canal Seine-Nord (ouverture 2030), les ports français ne relient pas efficacement l’Île-de-France à l’hinterland ; les flux filent donc vers Rotterdam et Anvers, déjà branchés au Rhin.
Au sud, la saturation rail-fleuve du Rhône détourne Lyon et Munich vers Valence ou Barcelone, ce qui réduit encore le trafic de Marseille-Fos.
Ce handicap logistique se combine à une gouvernance publique lente, tandis que les ports belges et néerlandais, gérés en « landlord », investissent plus vite.
Les quatorze jours de grève de juin 2024 ont confirmé la faiblesse sociale française : Maersk et Hapag-Lloyd ont aussitôt exclu Le Havre et Marseille de leur alliance Gemini 2025.
Pour profiter des retards d’expansion à Rotterdam et Anvers, la France doit synchroniser corridors intérieurs, gouvernance agile et paix sociale — sans quoi les armateurs resteront au Nord.

Acier sous haute tension : Trump double les tarifs, le Japon rachète U.S. Steel la nouvelle bataille pour la souveraineté industrielle américaine

En 2018, lors de son premier mandat, Donald Trump avait déjà frappé un grand coup en imposant des tarifs douaniers de 25 % sur l’acier et 10 % sur l’aluminium importés aux États-Unis. Ces taxes avaient été justifiées à l’époque par des raisons de sécurité nationale : l’administration Trump accusait les importations massives de métaux bon marché de menacer les industries américaines stratégiques. Cette décision unilatérale avait marqué le début de vives tensions commerciales entre Washington et ses partenaires, entraînant des mesures de représailles de la part de pays alliés (Union européenne, Canada, Mexique, etc.) et ouvrant la voie à une véritable guerre commerciale. Elle avait également suscité un débat aux États-Unis sur le pouvoir du président en matière de politique commerciale, car traditionnellement c’est le Congrès qui contrôle les échanges commerciaux internationaux.

Retour sur le sauvetage de Duralex : l’incassable en mode coopératif.
 

Duralex, emblème français du verre trempé, a frôlé la faillite en 2024 après l’explosion des prix du gaz, des années de sous-investissement et un marché saturé par des importations low-cost. Contrairement aux échecs récents de Vencorex et Safra, l’usine du Loiret a été sauvée grâce à la création d’une SCOP : 60 % des salariés ont apporté 75 000 €, tandis que l’État, la Région et Orléans Métropole ont injecté prêts et soutien foncier. Zéro licenciement, gouvernance participative et plan industriel vert ont convaincu le tribunal. Le succès repose moins sur la rentabilité que sur une décision politique visant à préserver un symbole national.

Les routes maritimes arctiques : entre rivalités économiques et géopolitiques.

Le bouleversement climatique en cours transforme progressivement l’océan Arctique en une nouvelle frontière maritime. La fonte accélérée de la banquise ouvre des perspectives inédites pour la navigation commerciale entre l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord. Ces routes polaires, autrefois impraticables, font miroiter des gains de distance et de temps substantiels tout en évitant les goulots d’étranglement traditionnels comme le canal de Suez ou le détroit de Malacca et leurs risques de piraterie ou de conflits régionaux. Cependant, ces opportunités s’accompagnent de défis majeurs. Le milieu polaire demeure hostile et imprévisible, rendant l’exploitation et la navigation complexes et coûteuses. 

L’enjeu des données agricoles. 

Les données agricoles sont devenues une ressource stratégique au cœur de l’agriculture numérique. Issues des sols, climats, semences ou rendements, elles permettent une agriculture de précision plus efficace. Mais leur collecte repose majoritairement sur des technologies étrangères (américaines, chinoises, israéliennes), créant une dépendance technologique inquiétante. Hébergées sur des serveurs hors de France, ces données échappent au contrôle national, exposant à des risques de prédation économique. À l’échelle mondiale, le Big Data agricole devient un outil de puissance géoéconomique. Pour préserver sa souveraineté alimentaire, la France doit construire une gouvernance publique et sécurisée de ses données agricoles.

Souveraineté sanitaire et capital américain : la France face à ses contradictions. 

La crise du Covid-19 a révélé la dépendance de la France aux principes actifs importés (80 % venant de Chine et d’Inde), poussant à une stratégie de relocalisation pharmaceutique. Pourtant, en avril 2025, la cession de 50 % d’Opella (Doliprane) à un fonds américain ravive les contradictions françaises entre souveraineté sanitaire et logiques de marché. Malgré des garanties juridiques, les risques de délocalisation persistent. Ce cas illustre l’urgence de renforcer les outils de contrôle stratégique pour protéger les chaînes de production critiques face aux pressions financières internationales.

Vencorex : anatomie d’un échec industriel français.

 

La reprise partielle de Vencorex par le chinois Wanhua incarne l’échec français à protéger ses industries stratégiques. Dépendante des isocyanates pour le nucléaire, l’aérospatial et la chimie, l’usine iséroise est sacrifiée, malgré des solutions locales crédibles comme la SCIC portée par les salariés. Au-delà des 400 emplois supprimés, c’est la souveraineté industrielle et l’équilibre d’un écosystème territorial qui s’effondrent. Le cas Vencorex restera l’emblème d’un abandon industriel aux conséquences sociales, économiques et géopolitiques durables.

Eolane : cas emblématique des tensions entre souveraineté industrielle et logique de marché.

En redressement judiciaire, Éolane, acteur stratégique de l’électronique française, illustre les tensions entre souveraineté industrielle et logique de marché. Clé dans la défense, l’énergie et les télécoms, l’entreprise risque d’être démantelée et vendue à des acteurs étrangers, notamment suisses, menaçant le contrôle français sur des technologies critiques (radars, optronique, nanotechnologies). Ce cas révèle l’insuffisance des dispositifs de protection industrielle face à des concurrents internationaux offensifs. La France est appelée à intervenir pour préserver sa souveraineté technologique, à l’instar de ses voisins européens et des grandes puissances industrielles.

Comment le secteur nucléaire français est-il affaibli par l'Allemagne ?
 

Le rapport du CI2S révèle comment l’Allemagne mène une guerre d’influence contre le nucléaire français, en mobilisant ses fondations politiques pour orienter l’opinion publique, affaiblir la filière et neutraliser l’avantage compétitif français. Sous couvert d’idéologie écologiste, Berlin défend en réalité ses intérêts économiques après sa propre sortie du nucléaire. Cette stratégie s’appuie sur des campagnes médiatiques en France et des actions ciblant l’amont de la filière, notamment en Afrique, pour fragiliser l’approvisionnement en uranium.

Le Rapport Lienemann pour une transformation culturelle de l'intelligence économique en France.

Depuis trente ans, la France tente de combler son retard en intelligence économique. Le rapport Lienemann (2023) relance cet effort, appelant à structurer une stratégie nationale autour de quatre piliers : généraliser l’IE dans les entreprises, créer une gouvernance interministérielle stable, ancrer la sécurité économique dans les territoires et renforcer la formation. Si des avancées sont notables (contrôle des investissements, mobilisation territoriale), le pays reste sur la défensive. Faute d’une vision offensive centrée sur l’influence, la France peine à projeter ses intérêts à l’international. Résultat : une souveraineté économique toujours fragile, prise entre ambitions nationales et réalités géopolitiques.

Données de santé : entre innovation médicale et dépendance numérique, la souveraineté en suspens.

Depuis l’émergence du Big Data, la France tente de centraliser ses données de santé (notamment via le Health Data Hub) pour booster la recherche médicale et l’IA. Mais elle demeure partiellement liée à des infrastructures américaines (Microsoft, Cloud Act), nourrissant craintes sur la souveraineté et la sécurité des informations. Malgré des normes strictes (RGPD, HDS) et l’essor d’hébergeurs nationaux, l’équilibre reste précaire, pris entre l’envie d’une pleine autonomie et l’emprise persistante des Big Tech.

La place des Etats-Unis dans le matériel militaire français. Historique et perspectives.

Depuis la Seconde Guerre mondiale, la France s’est fortement appuyée sur le matériel américain (chars, avions, fusils). Sous De Gaulle, elle développe sa propre industrie de défense et crée la force de frappe nucléaire pour gagner en autonomie. Malgré cela, elle reste partiellement dépendante des technologies américaines (drones, composants électroniques), qui représentent encore 15 à 20 % de ses équipements.

Les enjeux de la reconstruction syrienne.

Le 8 décembre 2024, la chute de Bachar Al-Assad plonge la Syrie dans une reconstruction incertaine. Le pouvoir, dominé par le Hayat Tahrir Al-Sham et l’Armée Nationale Syrienne (pro-Turquie), fait face aux Forces Démocratiques Syriennes soutenues par les États-Unis. L’économie syrienne, ravagée par la guerre, dépend d’investissements étrangers. La Turquie mène la danse avec projets d’infrastructures, tandis que l’Occident hésite, lié par des sanctions. L’enjeu : reconstruire sans brader la souveraineté syrienne ni renforcer les réseaux illégaux, dans un contexte de rivalités géopolitiques et d’urgence humanitaire.

Le Bitcoin en tant que réserve stratégique d’État : objectifs et implications.
 

Depuis sa création en 2009, le Bitcoin s’est imposé comme un actif numérique révolutionnaire, porté par une technologie décentralisée et transparente : la blockchain. Si initialement il était considéré comme un simple instrument spéculatif ou une monnaie d’échange marginale, le Bitcoin attire aujourd’hui l’attention des États, qui y voient une opportunité stratégique.

La perte de vitesse du monde du luxe, quelles en sont raisons ? 
 

Cette analyse décrit l’importance économique du luxe français, dominé par des groupes comme LVMH et Kering, et montre comment la crise immobilière chinoise pèse sur la demande internationale. Il met aussi en évidence la montée du marché de la seconde main et les mesures prises par l’État pour soutenir ce secteur stratégique.

Arsenalisation des flux migratoires : un défi pour l'Europe.
 
 

L'arsenalisation des domaines publics fait partie de la désétatisation de la guerre. Elle se manifeste par l'utilisation stratégique de secteurs autrefois considérés comme purement civils - économie, information, énergie, ressources naturelles comme outils de coercition et de confrontation. Par exemple, dans le secteur de l'énergie, les approvisionnements en gaz naturel et en pétrole sont devenus de puissantes armes géopolitiques. La crise du gaz en Europe de l'Est, amplifiée par les tensions entre la Russie et ses voisins, illustre comment la dépendance énergétique peut être exploitée à des fins stratégiques.

Les rapports Martre et Carayon, 30 ans après.
 
 

Les rapports Martre (1994) et Carayon (2003) ont défini l’intelligence économique comme un levier stratégique pour la compétitivité française, en insistant sur la coordination public-privé et une approche plus offensive. Malgré ces bases, la France n’a pas su institutionnaliser durablement l’IE et peine encore à intégrer cette culture pour anticiper et s’imposer dans la « guerre économique » mondiale.

La guerre cognitive et l’intelligence économique : une bataille pour le contrôle du réel.

La guerre cognitive et l’intelligence économique visent à contrôler l’information pour orienter perceptions et décisions. Par le langage, les acteurs imposent leur cadre mental, influençant l’économie et la politique. De la désinformation aux narratifs stratégiques, la bataille des mots façonne la réalité et conditionne l’action. À l’ère des réseaux sociaux et de l’IA, la guerre des idées devient clé. Souveraineté cognitive et soft power s’imposent comme des leviers majeurs : celui qui contrôle les récits domine l’espace économique et stratégique.

La nouvelle menace de l'arsenal de lois extraterritoriales chinoises.
  

Ce texte analyse la riposte juridique de la Chine face à l’hégémonie américaine. Pékin renforce son arsenal législatif, mais reste défensif, tandis que l’Europe demeure vulnérable, prise entre ces deux superpuissances.

La Zone de Libre Échange Continentale Africaine (ZLECAf).
 

La ZLECAf, lancée en 2019, vise à unifier le marché africain en supprimant les barrières douanières et en renforçant le commerce intra-africain via le PAPSS. Malgré des défis comme l’instabilité politique et des infrastructures limitées, elle pourrait stimuler la croissance et l’intégration économique du continent.

Les cryptomonnaies en tournée électorale.
 
 

Ce texte analyse l'impact des cryptomonnaies sur l'élection présidentielle américaine de 2024. Elles influencent le financement des campagnes, avec Trump adoptant une posture pro-crypto et Harris bénéficiant de soutiens dans l’industrie. L’article souligne leur rôle croissant en politique et leur potentiel à peser sur le scrutin et l’économie américaine.

SWIFT : Le réseau financier au cœur des tensions géopolitiques.

Ce texte explore le rôle de SWIFT, réseau bancaire mondial sous influence occidentale, souvent utilisé comme levier géopolitique. Face aux sanctions contre l’Iran, la Russie et d’autres, des alternatives émergent, notamment en Chine et en Russie, annonçant un système financier plus fragmenté et multipolaire.

L'extraterritorialité du droit américain : une nouvelle arme économique.  

Ce texte analyse l’extraterritorialité du droit américain comme outil de domination économique. Tandis que l’Europe peine à riposter, la Chine contre-attaque, annonçant un nouvel ordre juridique mondial.

Le pangermanisme continental.
 

Ce texte retrace l’évolution du pangermanisme, idéologie visant l’unité des peuples germanophones et l’expansion de l’Allemagne. D’abord géopolitique, il se radicalise au XIXe siècle en doctrine raciale, influençant le nazisme et le Lebensraum. Discrédité après 1945, il reste un sujet tabou malgré la réunification de 1990.

James Burnham : L’homme qui a vaincu le bloc de l’Est.
 

Ce texte explore l’influence de James Burnham, théoricien clé de la guerre froide. Ex-marxiste devenu anticommuniste, il prône une stratégie offensive contre l’URSS, inspirant la doctrine Reagan, qui contribue à sa chute.

Les terres rares. Partie 2

 

Cette partie montre que les terres rares sont cruciales pour les énergies renouvelables (éolien, solaire, nucléaire) et l’automobile, tout en soulignant la dépendance critique envers la Chine. Des projets comme Artemis visent à exploiter un jour les ressources lunaires pour réduire cette dépendance, mais soulèvent d’importants enjeux de souveraineté, d’environnement et de droit spatial.

Les terres rares. Partie 1
 

Cette analyse souligne le rôle capital des terres rares dans la transition numérique (TIC, data centers, semi-conducteurs) et leurs propriétés essentielles (miniaturisation, performance, etc.). Elle rappelle la dépendance critique envers la Chine pour l’approvisionnement et illustre, à travers l’exemple du Japon en 2010, la vulnérabilité des États face à d’éventuelles restrictions d’exportation. Ainsi, le texte met en lumière l’enjeu de souveraineté et de sécurité lié à ces matières, indispensables pour soutenir la croissance exponentielle des technologies numériques.

©Żółty (Zolty). Tous droits réservés.

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