Emmanuel Macron au Vietnam, une troisième voie française ? 

Briac CHATELET

Publié le 30.05.2025

Ce lundi 26 mai, le Président Emmanuel Macron est arrivé à Hanoï au Vietnam dans le cadre d’une tournée en Asie du Sud-Est. À caractère politique et économique, cette venue a pour but de positionner la France comme un nouveau partenaire majeur, une “troisième voie”, entre les États-Unis et la République populaire de Chine. Retour sur le nouveau partenariat franco-vietnamien. 

Malgré un passé politique douloureux entre la France et le Vietnam, treize nouveaux accords ont été signés par l’intermédiaire d'Emmanuel Macron et de son homologue vietnamien Luong Cuong. Actuellement, le Vietnam est pris en étau entre la Chine avec laquelle existe des différends territoriaux et les États-Unis qui souhaitent imposer des taxes douanières à hauteur de 46 % sur les produits vietnamiens exportés à destination du marché américain. La “diplomatie du bambou”, doctrine vietnamienne visant à maintenir un équilibre dans ses relations diplomatiques et commerciales, pousse Hanoï à se diriger vers des alternatives que la France pourrait représenter. 

L’exécutif vietnamien affichant des grandes ambitions économiques, Paris a répondu par treize accords économiques d’une valeur de 9 milliards d’euros. Ces accords portent sur l’aviation civile, la coopération franco-vietnamienne en matière d’énergie nucléaire et de chemins de fer ou encore des vaccins produits par Sanofi. L’accord qui a le plus fait parler est celui conclu entre la compagnie aérienne Viet Jet Air et Airbus pour une flotte de 20 avions gros-porteurs A330, confirmant la précédente commande similaire passée l’année dernière. De son côté, CMA CGM a annoncé un investissement de 527 millions d’euros dans le cadre d’un projet de terminal portuaire à Haï Phong. Plus qu’un accord économique, le président vietnamien a annoncé une nouvelle coopération en matière de défense impliquant d’étroites relations industrielles ainsi qu’en cybersécurité. Cet engagement est d’autant plus important lorsque l’on sait que la Russie est un partenaire historique de la défense pour le Vietnam ou l’Indonésie, qu’Emmanuel Macron visitera dans les prochains jours. L’idée est donc de distancer Hanoi de Moscou en proposant une meilleure option que celle d’une nation déstabilisant l’Europe ou l’Asie avec le conflit en Ukraine et son soutien au régime nord-coréen.

Toutefois, de nombreuses critiques à l’égard du régime vietnamien ont appelé le président français à prendre position face à la répression politique. Human Rights Watch a formellement demandé à l’Élysée de faire pression afin de libérer sans conditions les personnes détenues au Vietnam pour avoir exercé leur liberté d’expression. Si de tels engagements ont déjà été entrepris dans le cadre de négociations comme lors de celles entre la France et la Syrie, il reste à voir si de telles dispositions seront prises cette fois-ci.

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