Le forum américano-saoudien d'investissement à Riyad.

Briac CHATELET

Publié le 15.05.2025

Ce mardi 13 mai, Donald Trump s’est rendu à Riyad pour s’entretenir avec le prince héritier saoudien Mohamed Ben Salmane à l’occasion d’un forum d'investissement américano-saoudien. Accompagné d’Elon Musk et de cadres dirigeants de BlackRock et Blackstone, entre autres, la venue du président américain s’accompagne d’une myriade d'enjeux géopolitiques : conflit israélo-palestinien, résolution de la guerre civile civile syrienne, affrontements entre le Pakistan et l’Inde ou encore discussions sur le nucléaire iranien. Alors que débute le premier jour de cette tournée américaine dans les pays du Golfe, retour sur les premiers accords et engagements entrepris.

La première information majeure de ce déplacement est évidemment la conclusion tant attendue du contrat d’investissement saoudien aux États-Unis. La promesse de 600 milliards de dollars d’investissements faite en janvier, que Donald Trump espérait arrondir à 1 000 milliards, a été honorée ce mardi par le dirigeant saoudien de facto. Parmi les opérations concernées par cet accord, on peut citer l’expansion des activités américaines de l’entreprise saoudienne DataVolt, spécialisée dans l’intelligence artificielle. Parallèlement, un contrat technologique estimé à 80 milliards de dollars concerne Google ainsi que les éditeurs de logiciels Oracle et Salesforce. Toutefois, cet engagement ne s’arrête pas là : les États-Unis se sont également vanté d’avoir conclu “le plus gros contrat d’armement de l’Histoire”. Estimé à 142 milliards de dollars, ce contrat concerne du matériel de guerre de pointe provenant d’une douzaine d’entreprises américaines allant des systèmes de communication aux missiles en passant par des équipements de sécurité maritimes. 

S’il s’agit d’une véritable réussite économique pour Washington, ce forum s’est également conclu sur une annonce majeure : la suspension des sanctions économiques pesant sur le nouvel État syrien. Alors que la question de leur levée était auparavant conditionnée à un respect avéré des droits de l’homme en Syrie, Donald Trump a annoncé l’arrêt de ses sanctions afin “ de leur donner une chance de grandeur”. Sous l’égide du prince “MBS”, une rencontre a eu lieu entre les dirigeants américains et syrien ce mercredi 14 mai. Alors que le président Al-Charaa et son organisation Hayat Tahrir Al-Cham sont encore sur les listes américaines des organisations terroristes, Donald Trump a conditionné cet engagement à une normalisation des relations arabes avec Israël. La Syrie a alors été “encouragée” à rejoindre les accords d’Abraham avec Israël tout en expulsant les “terroristes palestiniens” présents sur le territoire syrien, pour reprendre les mots de Washington. Dans la lancée des accords économiques conclus, un partenariat stratégique relatif aux hydrocarbures pourrait également voir le jour avec l’opportunité pour des entreprises américaines d'exploiter les ressources syriennes.

Alors que Donald Trump poursuit sa tournée au Qatar puis aux Émirats Arabes Unis, il maintient son effort de négociation avec l’Iran sur le sujet du programme nucléaire de Téhéran. Radicalement opposé à la poursuite d’un programme nucléaire iranien, il appelle également à l’arrêt du soutien aux différents proxys comme au Yémen. À l’issue de la rencontre au Qatar, Il est probable que la délégation américaine se rende en Turquie dans le cadre des négociations liées au conflit ukrainien. En parallèle, une rencontre entre le secrétaire à la sécurité nationale Marco Rubio et le ministre des affaires étrangères syrien Asaad Al-Chabaini a été confirmée par la Maison Blanche plus tard cette semaine. Les prochains jours s’annoncent donc chargés.

Photo : Official White House by Shealah Craighead

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