Briac CHATELET
Il y a plusieurs semaines, nous évoquions les accords commerciaux de libre échange entre l’Union Européenne et l’Inde. En parallèle, un autre accord majeur se négociait en coulisse, la vente de Rafales à l’armée indienne. Depuis maintenant plusieurs années, Dassault Aviation connaît un véritable succès international avec son produit phare, le Rafale. Que ce soit en Europe, en Arabie Saoudite ou en Inde, les contrats s’accumulent pour l’entreprise française. Retour sur l’activité commerciale ascendante d’un des piliers de la défense française.
En ce mois d’avril 2025, les autorités indiennes ont officialisé l’achat de 26 Rafale Marine F4 auprès de Dassault Aviations afin d’équiper le très récent porte-avions INS Vikrant. Ce nouveau contrat à hauteur de 6,6 milliards d’euros, renforçant une flotte existante de 36 Rafale Air, s’inscrit dans la continuité du partenariat stratégique entre Paris et New Delhi. Capable de s’adapter à tout type de structure de lancement en porte-avions, que ce soit des plateformes STOBAR ou CATOBAR, le Rafale séduit par sa polyvalence à toute épreuve. En Europe, Dassault poursuit son opération séduction auprès des autorités portugaises pourtant proches des modèles américains F-35. Dans ce contexte de tensions transatlantiques, le PDG de Dassault Aviations Éric Trappier a affirmé sa volonté de convaincre les États européens de moderniser leur aviation de chasse tout en réduisant la dépendance sur les chaînes industrielles américaines.
Le modèle Rafale F4 se distingue donc par une adaptabilité opérationnelle mais surtout par une modernisation sans faille. Se positionnant comme l’un des modèles de chasseurs de pointe dits de la cinquième génération, le F4 se dote d’une connectivité et d’un système électronique marquant un véritable saut générationnel. Un exemple utilisé dans le cadre des négociations avec New Delhi est celle de l’adaptation au système de ravitaillement dit “Buddy-to-buddy” utilisé par l’armée de l’air indienne. Le Rafale F4 se démarque par sa forte interopérabilité avec les flottes aériennes préexistantes, solidifiant l’argument de vente auprès des pays disposant d’ores et déjà de systèmes mixtes.
Pourtant si les réussites commerciales sont au rendez-vous, Dassault accuse inévitablement le coût de ses opérations. Le carnet de commandes de l’entreprise étant rempli, avec des commandes en Égypte, au Qatar, en Inde et potentiellement en Grèce et en Indonésie, Dassault est occupé jusqu’en 2030 au minimum. Cela signifie donc pour l’entreprise la nécessité de doubler son volume de production pour faire face à la demande de réarmement globale, passant les livraisons de deux à quatre modèles par mois dans un contexte de raréfaction importante de certains matériaux rares. Pour son concurrent direct, le F-35 de Lockheed Martin, l’influence en Europe de l’est et du Nord ne semble pas diminuer pour l’instant. Les deux modèles présentent des avantages certains comme l’absence d’une dépendance aux infrastructures de maintenances américaines ou l’interopérabilité dans le cadre du Rafale.
Si des négociations ont encore lieu à Lisbonne ou encore à Belgrade concernant leur nouveau partenaire stratégique, une chose est sûre : le Rafale peut se positionner comme un pilier de la nouvelle génération de chasseurs, voire en devenir le principal acteur.
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