COP 29, Promesses climatiques et réalités politiques.

Briac Chatelet

La 29ème Conférence des Parties, ou COP 29, se tenait cette année à Bakou en Azerbaïdjan du 4 au 22 novembre 2024. Elle s’inscrit dans le prolongement de la COP 21 et des accords de Paris ainsi que dans l’urgence climatique de plus en plus pressante. Retour sur un mois de négociation mêlant urgence climatico-sociale et pragmatisme économique.

En 2015, les accords de Paris devaient limiter le réchauffement climatique à 2°C par rapport au niveau préindustriel. Presque 10 ans plus tard, les signataires passent sous une douche froide, après les résultats décevants et les promesses non tenues par les économies reposant sur les ressources polluantes pour leur croissance. Cette année alors, 198 délégations sont présentes. L’optimisme de 2015 a laissé place à la réalité de 2024 et à l’appel à l’aide des peuples autochtones du pacifique, d’Amazonie et du cercle polaire mené par les Îles Marshall. Cette édition s’est même distinguée par la présence de mouvements populaires et sociaux comme Fridays For Future menée par Greta Thunberg. Les attentes étaient alors immenses, égales aux espoirs de 2015. Qu’en est il des réponses ? 

Cette COP a permis une avancée à prendre avec des pincettes. Dans un premier temps, le fond climatique pour l’adaptation, les pertes et préjudices subies par les nations sera doté dun engagement commun de 300 milliards de dollars par an à compter de 2026. Ce fond sera dédié dans un premier temps aux nations insulaires, dépourvues de moyens de survie autres que l’exode. Ensuite, le plan de la Cop 29 concernant les énergies renouvelables se voulait ambitieux : triplement des capacités en énergies renouvelables par rapport à 2019, réduction de la dépendance aux énergies fossiles et enfin un plan d'efficacité énergétique visant à réduire la consommation d’énergie en milieu d’industriel de 30 % d’ici 2030. Pour s’assurer de la viabilité de ces efforts, deux idées ont été émises. Premièrement, imposer aux multinationales issues des pays parties une transparence annuelle sur leur empreinte carbone. Deuxièmement, faciliter la coopération entre pays européens, africains et dans la zone du sous-continent indien afin de créer des corridors verts dans les zones les plus exigeantes. Mais si ces objectifs semblent louables, l’accord de Bakou en est-il à la hauteur ?

Le verdict est unanime, cette conférence laisse un arrière goût amer pour tous. La question de la sortie progressive de l’énergie des combustibles fossiles a suscité l’indignation et l'opposition de la Russie, la Chine et l’Arabie Saoudite. Puisque chacun dépend du gaz, du charbon ou du pétrole pour son économie, aucun ne souhaite perdre sa place dans l’économie mondiale. Seul le soutien au gaz de transition sera mentionné, le reste ne sera finalement pas visé par des mesures de sorties. Ensuite, la responsabilité des pays riches envers les pays pauvres. Pour les pays pauvres, les dégâts climatiques sont directement imputables aux plus riches qui en ont massivement bénéficié et demandent donc un plus grand investissement de leur part. Le fond étant un moyen d’y remédier, il était donc au cœur des prolongations. Ces 300 milliards obtenus sur le fil n’ont finalement satisfait personne. En France, on le juge “pas à la hauteur” et “décevant” selon Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition écologique. Les États du Sud, menés par l’Inde et espérant 1000 milliards d’euros pour subventionner le passage à l’énergie bas carbone, dénoncent un accord “trop faible” selon le groupe africain et y voient une “expérience douloureuse” selon la ministre brésilienne de l’environnement, Marina Silva.  Enfin, la traçabilité des accords a été remise en cause. Comment s’assurer du respect des mesures en l’absence de mécanismes de sanctions clairs et nets ? Les Accords ne peuvent dépendre du respect volontaire  de chaque nation vis à vis des mesures contraignantes. 

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